16 novembre 2006

Antoine de Montchrestien, sieur de Vasteville (1576 - 1621)

Homme baroque du XVIIème siècle et père de l'économie moderne.

I. L'aventurier.

Né en 1575 à Falèse, fils d'un apothicaire, il est très jeune orphelin. Il est recueilli et élevé par un noble. Il se convertit au protestantisme.
En 1604, sa vie prend un tour totalement différent, lorsqu’il tue en duel près de Bayeux, le fils du sieur de Grichy-Moinnes. Il demande au roi Henri IV, la faveur d’aller se battre à l’armée au lieu de périr sur l’échafaud, mais doit néanmoins s’exiler en Angleterre. Jacques Ier l’accueille avec joie et écrit même à Henri IV pour solliciter sa grâce. Il revient fianlement en France au bout de quelques années. C'est un homme changé qui délaisse la poésie pour se consacrer à d’autres activités telles que la traduction des Psaumes en vers ou une rédaction de l’histoire de la Normandie.
Il devient gouverneur de Châtillon sur Loire. C’est avec le ferment de révolte agitant les Protestants après la première assemblée de Loudun en 1619, puis l’assemblée de La Rochelle que la vie de Montchrestien prend à nouveau un tour radical qui lui sera fatal. Il quitte Châtillon avec ses hommes pour se jeter dans la révolte. Il prend Jargeau, qu’il doit quitter avant de rejoindre la province de sa naissance, où il entreprend de tenter de soulever les Huguenots de Basse-Normandie. Surpris le 7 octobre 1621 à l’hôtellerie des Tourailles, il est tué par Jean Turgot (l’ancêtre du ministre de Louis XVI). Son cadavre est traîné sur la claie avant d’être brûlé et ses cendres jetées au vent à Domfront.

II. Le dramaturge

Dès l'âge de vingt ans, il écrit des pièces de théâtre: sur les sept pièces qu'il écrit, cinq sont des tragédies. Sa première tragédie, Sophonisbe en 1596, suscite l’intérêt de Malherbe, Antoine de Montchrestien en fait alors une seconde version conforme aux principes de Malherbe, qu’il publie en 1601 sous le titre de La Carthaginoise. Il publie ensuite Les Lacènes puis David ou l'adultère et Aman ou la vérité. Il compose également une pastorale en prose intitulé Bergerie et un poème Suzanne. Sa pièce la plus célèbre, mais aussi la dernière tragédie, est Hector. Ce dernier veut combattre les Grecs malgré un rêve prémonitoire, Antoine de Montchrstien insiste sur le fait qu'on ne peut pas résister à son destin.
Ses pièces sont, au contraire de sa vie, assez stable et psychologique. Il est essentiellement inspiré par les Saintes Ecritures.

III. L'économiste

Ce n'est pas seulement un théoricien, il a voulu mettre ses idées en place et a même créé une aciérie, produisant des couteaux, des lancettes et autres instruments d’acier. Vers 1619, il s’occupe aussi de commerce maritime et de colonisation.
En 1615, à son retour d'Angleterre, il écrit un traicté de l'oeconomie politique dans lequel il reprend les idées de Barthélémy de Lafemas et les résume. Cet ouvrage divisé en quatre parties – des manufactures, du commerce, de la navigation et des soins du prince. Il est représentatif des thèses mercantilistes qui se développent au XVIIe siècle:
  • Pour accroître la richesse de la nation, il fait l’apologie du travail ainsi que, fait nouveau, de l’industrie et du commerce à côté de l’agriculture.
  • Il s’agit toujours d’enrichir l’État, mais par le développement industriel. L’État doit donner l’exemple en créant de grandes activités telles que des manufactures.
  • Il prône également l’intervention de l’État pour réglementer les professions, créer des manufactures et élaborer une politique douanière qui défende les intérêts du pays.
  • Il préconise la concurrence comme stimulant nécessaire à l’industrie.
Antoine de Montchrestien est protectionniste pour les denrées produites en quantité suffisante tandis qu’il est favorable au libre-échange pour celles dont manquent un pays à condition que celui-ci travaille suffisamment pour pouvoir se les payer.

1 commentaire:

Piercol a dit…

Tout article des règlements royaux concernant l’Amirauté, auquel il n’est pas dérogé par la présente loi, demeure et demeurera en vigueur. (art 18).

Un article pris dans le règlement de l'Amirauté, mis en place en 1621 par l'Assemblée de La Rochelle, montre à quel degré d'autonomie revendiquée en était arrivée la ville de La Rochelle. Un état dans l'État, insupportable pour le pouvoir royal, qui annonce des moments difficiles.

Pour en savoir plus sur cet épisode de l'assemblée de 1621 à La Rochelle voir sur ce site spécialisé dans l'histoire des provinces de Saintonge, Aunis et Angoumois.