Publiciste au service des anti-lumières, il s'appui sur des documents historiques pour défendre la monarchie absolue.
I. Sa carrière
Jacob Nicolas Moreau est né dans une famille de parlementaires jansénistes. Il devient avocat à la cour d'Aix-en-Provence. Il est remarqué par le maréchal de Noailles et passe au service de la cour. Il fonde un journal L'observateur hollandais. Il est récompensé en devenant conseiller à la cour des Aides de Provence. En 1757, il publie son mémoire pour servir l'histoire des Cacouacs. Il y décrit les moeurs d'une tribu indienne. En fait, il s'agit d'une attaque contre les Lumières. Il y combat la philosophie avec la propre arme des philosophes: l'ironie. Il devient le protégé du Dauphin. En 1763, il défend l'impôt et le cadastre: il est le partisan d'une réforme mené par la monarchie. Le Dauphin le charge de former la pensée politique des enfants de France. Il écrit La leçon de morale, de politique et de droit politique ou nouveau plan d'études de l'Histoire de France. Puis en 1767, il rédige Les devoirs du prince ou discours sur la justice. Les deux sont publiés. Il soutien la réforme de Maupeou: à Aix-en-Provence la cour des Aides remplace le Parlement.
II. Le gardien de la mémoire
A l'avènement de Louis XVI, en 1774, Jacob Nicolas Moreau est nommé historiographe de France. Il devient également le conseiller de Monsieur et le bibliothécaire de Marie-Antoinette. Il est ensuite fait garde du dépôt des chartes: il veut créer un centre de documentation afin de justifier le pouvoir absolu. Il publie ainsi certains documents pour prouver que le système absolutiste est naturel en France. Le rôle du roi y est d'assurer la félicité public. Jacob Nicolas Moreau croit à l'égalité naturelle des Hommes. Dans son Exposé historique des administrations populaires, il dresse un tableau, à la veille de la tenue des Etats généraux, qui traite du rôle et des pouvoirs des assemblées locales sous l'Ancien Régime. Il rédige des Mémoires qui porte un regard contemporain sur la Révolution: pour lui, la crise janséniste est une de ses causes, il affirme qu'au moment de la mort de Louis XV ce dernier voulait affaiblir la réforme Maupeou - mais c'est le seul à le dire -, il critique enfin l'impiété de la cour et de Louis XV... Jacob Nicolas Moreau incarnait l'absolutisme mais il n'est pas guillotiné. Il est seulement enfermé dans sa maison sous la Terreur.