16 février 2007

Jacob Nicolas Moreau ( 1717 - 1804 )

Publiciste au service des anti-lumières, il s'appui sur des documents historiques pour défendre la monarchie absolue.

I. Sa carrière

Jacob Nicolas Moreau est né dans une famille de parlementaires jansénistes. Il devient avocat à la cour d'Aix-en-Provence. Il est remarqué par le maréchal de Noailles et passe au service de la cour. Il fonde un journal L'observateur hollandais. Il est récompensé en devenant conseiller à la cour des Aides de Provence. En 1757, il publie son mémoire pour servir l'histoire des Cacouacs. Il y décrit les moeurs d'une tribu indienne. En fait, il s'agit d'une attaque contre les Lumières. Il y combat la philosophie avec la propre arme des philosophes: l'ironie. Il devient le protégé du Dauphin. En 1763, il défend l'impôt et le cadastre: il est le partisan d'une réforme mené par la monarchie. Le Dauphin le charge de former la pensée politique des enfants de France. Il écrit La leçon de morale, de politique et de droit politique ou nouveau plan d'études de l'Histoire de France. Puis en 1767, il rédige Les devoirs du prince ou discours sur la justice. Les deux sont publiés. Il soutien la réforme de Maupeou: à Aix-en-Provence la cour des Aides remplace le Parlement.

II. Le gardien de la mémoire

A l'avènement de Louis XVI, en 1774, Jacob Nicolas Moreau est nommé historiographe de France. Il devient également le conseiller de Monsieur et le bibliothécaire de Marie-Antoinette. Il est ensuite fait garde du dépôt des chartes: il veut créer un centre de documentation afin de justifier le pouvoir absolu. Il publie ainsi certains documents pour prouver que le système absolutiste est naturel en France. Le rôle du roi y est d'assurer la félicité public. Jacob Nicolas Moreau croit à l'égalité naturelle des Hommes. Dans son Exposé historique des administrations populaires, il dresse un tableau, à la veille de la tenue des Etats généraux, qui traite du rôle et des pouvoirs des assemblées locales sous l'Ancien Régime. Il rédige des Mémoires qui porte un regard contemporain sur la Révolution: pour lui, la crise janséniste est une de ses causes, il affirme qu'au moment de la mort de Louis XV ce dernier voulait affaiblir la réforme Maupeou - mais c'est le seul à le dire -, il critique enfin l'impiété de la cour et de Louis XV... Jacob Nicolas Moreau incarnait l'absolutisme mais il n'est pas guillotiné. Il est seulement enfermé dans sa maison sous la Terreur.

05 février 2007

Jean de Léry ( 1534 - 1613 )

Ecrivain protestant connu en particulier pour son histoire d'un voyage fait en la terre de Brésil.

I. Sa vie

Jean de Léry est d'origine bourguignonne. Sa famille était modeste, principalement des artisans mais il acquiert une bonne éducation. Il est très tôt attiré par la Réforme et part à Genève à l'âge de 18 ans pour suivre les cours de Calvin. Il part ensuite pour un voyage en France antarctique - c'est à dire au Brésil -, les colons français étaient déjà installés sur une île dans la baie de Rio de Janeiro qui n'avait pas été développée par les Portugais. En 1558, il est de retour en France. Il devient alors pasteur et se marie. C'est un pasteur très actif qui participe à de nombreux petits synodes. C'est un pasteur itinérant du Centre de la France. Il est modéré dans ses prêches et opposé à l'iconoclasme. Après la Saint Barthélemy, il se réfugie à Sancerre durant la quatrième guerre de religion et publie l'Histoire mémorable de la ville de Sancerre en 1575. Pour cet ouvrage, il s'est inspiré de la guerre des juifs de Flavies Joseph . Il se retire en 1595 en Suisse dans le pays de Vaux et y meurt en 1613.

II. Son oeuvre principale

Il s'agit de l'histoire d'un voyage fait en la terre de Brésil. C'est une réponse à la Cosmographie universelle d'André Théva. Il accuse la communauté protestante d'avoir semé la discorde parmi les Français et d'avoir mené à la perte final du territoire en 1560. Mais il écrit vingt ans plus tard! Une de ses qualités principales et d'être fidèle à ce qu'il observe. Il ne s'appui pas sur les clichés des Indiens. Il a vécu avec les Indiens Tupinanbas et décrit leur moeurs, leurs habits, leurs outils, ... Claude Levi-Strauss en fait d'ailleurs un bréviaire de l'ethnologie. Il y ajoute une réflexion théologique et un certain pessimisme. Il y débat de l'eucharistie et des différences d'opinion des catholiques et des protestants sous les termes de cannibalisme. Il a eu une grande influence sur ses contemporains, son oeuvre a été réédité plusieurs fois de son vivant.

Pierre de L'Estoile ( 1546 - 1611 )

Il s'agit d'un humaniste dont le journal est l'une des principales sources de notre connaissance de la vie de Paris au XVIème siècle.

I. Sa vie.

Pierre de l'Estoile est le petit fils d'un garde des sceaux et le neveu d'un chancellier par la famille de sa mère - les Monthollon. C'est également le petit fils de Pierre de L'Estoile, professeur de droit qui avait eu Calvin comme élève. Parmi ses cousins on trouve des de Thou, des Séguier et des Molé. Il reçoit une éducation humaniste et a comme maître Mathieu Béroald - ce derneir a aussi eu Agrippa d'Aubigné comme élève. En 1569, il achète une charge d'audiencier à la chancellerie. Il exerce sa fonction jusqu'en 1601, date à laquelle il la vend mais ne tarde pas à le regretter. Il épouse la fille d'un trésorier de l'Epargne. Mais sa femme meurt et quelques années plus tard, il épouse une seconde femme.

II. Son journal.

A partir de 1574, il créé son journal. Il s'agit d'un recueil de pamphlets et de libelles: c'est un ensemble composite. Il est rapidement connu pour son journal à Paris et il a beaucoup de correspondants qui lui envoie des documents. Son journal devient un véritable recueil de l'actualité auquel il ah-joute des avis personnels. Il est en correspondance avec d'autres humanistes: les frères Dupuis, ... Ce journal est le reflet de la vie politique et religieuse de Paris. Il couvre les règnes d'Henri III et d'Henri IV et il est de plus en plus complet notamment au temps de la Ligue.
Son journal n'était pas destiné par son auteur a être publié mais il est publié posthume en 1621.

III. Ses idées.

Cest un conservateur qui est horrifié par l'hérésie. Il est angoissé par les nouvelles formes de piété qu'organisent les Ligueurs (les processions, le culte de la Vierge, l'influence des Jésuites, ...) Il est représentatif des milieux parlementaires galicans. C'est un politique.
Il est choqué par le caractère frivole de la cour d'Henri IV: la cour est plus rustre, plus militaire et totalement opposé à la cour des derniers Valois.
Il a souffert de la Ligue, il a notamment été arrêté et sa femme a été inquiété. Son fils a rejoint les Ligueurs et est mort durant la guerre contre les Espagnols. Son autre fils Claude de L'Estoile est devenu poète et fait parti du groupe des illustres bergers. Il reçoit noatmment des commandes de la cour et anime des ballets.

01 février 2007

Anne de Beaujeu ( 1461 - 1522 )

Régente de France entre 1483 et 1491.

I. La régente


Anne de France est née en 1461. Il s'agit de la fille aînée de Louis XI et de Charlotte de Savoie. Son père la surnommait « la moins folle femme de France ». Elle est mariée en 1474 avec Pierre de Beaujeu, frère du Duc de Bourbon, de vingt-deux ans son aîné et devient ainsi Anne de Beaujeu. En 1483, à la mort du roi son père, elle se voit confier la garde et le gouvernement de son frère, Charles VIII, qui n’a alors que treize ans, comme son père l'avait souhaité. Elle montre un caractère très affirmé et un goût du pouvoir qui vont faire d’elle une véritable souveraine pendant sa régence. En 1484, elle convoque les états généraux et déjoue les intrigues menées contre la royauté par les grands nobles, dont son propre beau frère Jean II de Bourbon. En effet, elle contient la noblesse et maintient fermement contre le duc d’Orléans l’autorité royale et l’unité du royaume en mettant un terme à la Guerre folle en 1488 lors de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. Ces contestations avaient commencé dès la mort de Louis XI : elle convoque alors les États généraux à Tours. Pour se concilier les grands du royaume, elle sacrifie deux conseillers de son père, Jean Doyat et Olivier Le Daim. La conséquence de la Guerre folle est le mariage qu'elle organise entre son frère Charles VIII et Anne de Bretagne, la seule héritière du duc François II de Bretagne, ce qui lie le sort du duché au royaume français. En 1488, Jean II de Bourbon meurt. Son frère, le cardinal Charles II prend théoriquement possession du duché, mais Anne désire mettre la main dessus. Elle fait ainsi occuper Moulins et les principales places fortes du Bourbonnais et négocie le renoncement de Charles II à ses droits. Pierre et Anne de Beaujeu deviennent donc Ducs de Bourbon, et du même coup Ducs d’Auvergne, Comtes de Clermont, de Forez, de Gien et de la Marche, Vicomtes de Carlat et de Murat, Seigneurs de Beaujolais, d’Annonay et de Bourbon Lancy. Comme Pierre de Beaujeu est beaucoup plus âgé que sa femme, et qu’ils n’ont pas encore d’héritiers, elle lui fait signer une donation entre vifs pour éviter que tous ses biens ne retournent à la couronne.

II. Une succession difficile

À la naissance de leur fille Suzanne, elle s’arrange avec le Charles VIII pour que celle-ci hérite de tous ses biens. Mais cela contrarie la branche des Bourbon-Montpensier qui intentent un procès en vain, puisque le Roi son frère soutient Anne. Après la mort de Pierre II, choisissant la sécurité, elle marie Suzanne à l’héritier des Bourbon-Montpensier, le futur connétable Charles III - la petite Suzanne n'a que treize ans et son époux Charles en a quinze. Elle continue de régner pendant la minorité de sa fille, donnant au Bourbonnais ses plus belles lettres de noblesse et continue d’assister sa fille et son gendre jusqu’au bout. Suzanne meurt en 1521, sans héritier. Pour déjouer les manigances de Louise de Savoie, Anne avait fait signer à sa fille un testament faisant de Charles III l’héritier de tous ses biens et fait elle-même un testament en faveur de son gendre. Mais depuis, François Ier est Roi et Louise de Savoie n'est autre que sa mère. François Ier voit d’un mauvais œil l’existence d’un fief aussi puissant au cœur de la France et sa mère aidant, il fait tout pour spolier le Connétable qui après avoir tenté une alliance avec Maximilien de Habsbourg, doit finalement rendre le fief au Roi.

III. Son oeuvre

Après la mort de son mari, Anne de Beaujeu écrit Enseignements à ma fille - Suzanne n'avait alors que douze ans -, source importante sur l’éducation des jeunes filles de l’aristocratie de l’époque. Elle publie également une Histoire du siège de Brest, œuvre littéraire dont l’action se déroule durant la Guerre de Cent Ans et qui donne des exemples des actes d’une femme lors d’une situation critique. Anne meurt à Chantelle le 14 novembre 1522. Elle est enterrée dans la cathédrale de Souvigny .

26 janvier 2007

Michel Psellos ( 1020 - 1079 )

Ecrivain et philosophe grec de l'Empire byzantin.

I. L'enseignant

Michel Psellos est issu d’une famille patricienne. En 1042, il devient dignitaire la cour de Michel le Calfat, fonction qu’il conservera sous ses successeurs Constantin IX et Michel VI. En 1045, il obtient la direction de la paideia de Constantinople. Il réorganise les enseignements selon le système comprenant le trivium (grammaire, rhétorique, dialectique) puis le quadrivium (arithmétique, géométrie, astronomie, musique) et enfin l'étude de la philosophie. En 1054, il prend parti contre Michel Cérulaire, le patriarche, ce qui lui vaut d’être disgracié et exilé au monastère du Mont Olympe, où il prend le simple nom de Moine Michel.

II. Le conseiller de l'empereur

En 1055, l’impératrice Théodora le rappelle et le restaure dans sa chaire d’enseignant. Il devient ensuite le principal ministre de Michel VII, son ancien élève jusqu’à la déposition de celui-ci, en 1078, par Nicéphore III. Michel Psellos est alors relégué dans un couvent, où il meurt un an plus tard.

III. Son oeuvre

Philosophe, théologien, mathématicien, médecin, il a écrit sur les sujets les plus divers. On a de lui, entre autres écrits :
  • Paraphrase sur le traité de l'Interprétation d'Aristote
  • Commentaire sur l'Acoustique d'Aristote, dont une traduction latine par Comozzi a été publiée à Venise en 1554, mais dont le texte grec est inédit
  • Des propriétés des minéraux, en grec-latin
  • Des Quatre sciences mathématiques (arithmétique, musique, géométrie, astronomie), avec une version latine par G. Xylander
  • Une Chronographie qui traite la période de 975 à 1059
  • De l'action des démons, publié de nouveau en 1838 par Boissonnade avec des poésies de l'auteur.