30 novembre 2006

Guillaume Budé ( 1467 - 1540 )


Premier humaniste et le plus influent avec Lefèvre d'Etaples.

I. Un autodidacte

Guillaume Budé est né en 1467 dans une famille fortunée. Son père est grand audiencier de la chancellerie royale, il contribue donc à la rédaction des textes de l'Etat, et possède une grande bibliothèque. Par sa mère, il est lié à la famille Poncher (dont sont issus l'évêque de Paris et les principaux conseillers de Louis XIII), ce qui va poser un problème au moment au Guillaume Duprat arrive au pouvoir puisque ce dernier s'oppose à la famille Poncher.
Guillaume Budé fait des études de droit Orléans, la meilleure université de droit, mais c'est un mauvais élève. l'élève n'est pas satisfait du type même d'enseignement qu'on y dispence. Il se passionne pour l'Antiquité pour comprendre en profondeur les textes de loi. Il veut apprendre le grec mais ne trouve aucun professeur de grec en France. Il entend parler de Georges Hermonyme, réfugié de Spartes et étudie un peu avec lui. Il faut attendre le voyage de Charles VIII en Italie qui ramène Jean Lascaris pour que Guillaume Budé ait des cours de grec. Au dévut du XVIème siècle, il commence à donner son avis sur des textes grecs et publie des traductions. Grâce à de nombreux voyages en Italie, il perfectionne son grec. Il est reconnu par Erasme et Lefèvre d'Etaples en tant qu'hélleniste. Il continue d'apprendre le grec avec François Tissard et Gilles Gourmont. Jacques Aléandre s'installe à Paris et enseigne le grec: de plus en plus de français apprennent le grec.
Parrallèlement, Guillaume Budé apprend les mathématiques et l'architecture. Il se marie à 38 ans avec une jeune femme de quinze ans dont il a eu onze enfants.

II. Le philologue

En 1508, Guillaume Budé publie un grand ouvrage les annotations aux vingt-quatre livres des Pandectes, il s'agit de la première partie du Digeste - la base du droit romain de Justinien . L'auteur a essayé de retrouver les textes originaux sans glose ( id est sans commebtaires ). Il réussit à en déduire beaucoup de notions nouvelles sur la vie des Romains: il analyse la civilisation romaine à travers le théâtre, les jeux, le mobilier, la façon dont il plante les arbres, ...)
Six ans plus tard, il publie De asse en 1514. Il part des questions monétaires à l'époque des romains pour en revenir aux grandes questions de civilisation. Guillaume Budé est le premier des grands historiens.
En 1529, il publie un dictionnaire de langue grec le commentaire de langue grec et en 1530 un traité sur la philosophie où il explique qu'à travers la philologie on accède à la sagesse antique.

III. L'Erasme français

Avec François Ier, dès 1517, Guillaume Budé à l'idée d'une institution pour apprendre l'humanisme et le grec. En 1530, il créé le collège des lecteurs royaux pour l'apprentissage du grec, du latin, de l'hébreu. Des pensions sont promises aux professeurs qui doivent trouver des locaux. Les premiers professeurs d'hébreu sont Vatable et Guidacier et ceux de grec sont Toussaint et Danès. On y ajoute une chaire pour le latin pur, ce qui révolte la Sorbonne. Le latin devient un but en soi, ce qui est nouveau. Puis des chaires de mathématiques, de rhétorique, de médecine, ... sont créées. La Sorbonne est hostile à cette institution car elle y voit une concurence dans son magistère intellectuel.
Guillaume Budé a fait chercher des livres à travers toute l'Europe pour étoffer la bibliothèque royale. Il aurait aimé que le collège des lecteurs royaux soit un palais dédié aux muses.
Il conseille François Ier et écrit l'institution du prince où il explique ce que doit être le roi, un roi absolu qui s'appui sur son pouvoir thaumaturgique et un roi qui est entouré de philosophes, de sages. Cet ouvrage est lu par le roi dès 1519 mais il n'est publié que de manière posthume en 1547.
Guillaume Budé rédige aussi des oeuvres de courtisan tel qu'un traité de vainerie. Confronté aux problèmes religieux, il a de la sympathie pour Luther mais pour lui il va trop loin. Il prend donc des distances face au protestantisme. Il veut des obsèques les plus discrètes possible. Après sa mort, une grande partie de sa famille bascule dans le protestantisme.

Guillaume Budé a été au centre de l'humanisme et en correspondance avec tous les grands humanistes: Erasme - avec qui il se brouille -, Thomas Moore, Richard Pace, Thomas Linacre, ... Sa rencontre avec Thomas Moore à lieu au camp du drap d'or. C'est au final un homme assez austère qui a publié le mépris des choses fortuites en 1520. Il était pour un labeur continuel, obstiné et percévérant.


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