Un des plus grands chirurgiens de son époque, il est le père de la chirurgie moderne.
I. Le practicien
Né à Bourg en Hersent dans la région de Laval, il est le fils d'un artisan coffretier.
C'est un autodidacte, il ne connaît ni le latin, ni le grec et apprend à lire et à écrire par lui-même. Il fait son apprentissage chez un barbier, avant de monter à Paris pour perfectionner son art et débuter la chirurgie. Il suit des conférences sur la chirurgie, mais à ses début il n'est que reconnu comme barbier. Il est admis à l'Hôtel-Dieu où il aide les chirurgiens entre 1533 et 1536. Il n'a jamais lu les grands auteurs médicaux de l'époque, tels que Galien.
En 1537, il suit les armées. Pour sa première campagne il part pour le Piémont et devient le chirurgien de Monsieur de Montejan ; c'est à cette occasion qu'il fit sa première découverte, un remède contre la douleur chez les blessés par armes à feu.
Il obtient le titre, entre 1540 et 1541, de maître barbier-chirurgien à Paris. Le 30 juin 1541, il épouse Jeanne Mazelin à Saint-André-des-Arcs.
L'année suivante, en 1542, il devient, le temps du siège de Perpignan, le chirurgien du Duc de Rohan. En juillet 1549, Monsieur de Rohan fait de nouveau appel à Ambroise Paré lors du siège de Boulogne. Patient fidèle, Monsieur de Rohan rappelle Ambroise Paré en avril 1552 lors de l'occupation des villes de Verdun, Toul et Metz et du siège de Damvillers. C'est à ce moment qu'il met en pratique, pour la première fois, la ligature des artères lors d'une amputation. Cette technique innovante remplace dès lors la cautérisation au fer rouge et sauve la vie des patients.
Il devient le chirurgien d'Antoine de Bourbon, Duc de Vendôme à Château-le-Comte. Le 31 août 1553, Charles IX le rencontre à Reims et fait de lui son chirurgien ordinaire.
Bien qu'ignorant toujours le latin, à la faveur d'un jury s'ingéniant à l'aider et ne faisant pas cas de son langage "assez barbare et corrompu", Ambroise Paré, avec l'appui du roi reçoit le bonnet tant convoité de chirurgien-juré le 8 décembre 1554. En août 1557, Ambroise est appelé pour soigner les blessés de la défaite de Saint Quentin. Il soigne entre autres le maréchal de Brissac et le Duc de Guise, dit le Balafré. Il réussit à sauver un malade que l'on pensait mort. Il est présent au siège de Metz et est fait prisonnier mais après avoir soigné le gouverneur de Gravelines en Espagne, il est libéré. Le 24 août 1572, il est au chevet de l'amiral de Coligny blessé quand éclate la sanglante nuit de la Saint-Barthélémy. Il parvient à s'enfuir de la chambre de son patient quand surviennent les assassins de celui-ci.
Il s'enrichit peu à peu jusqu'à devenir un petit noble et achète une maison à Paris. En novembre 1573, Paré est veuf, son épouse laisse à Ambroise la garde de deux jeunes femmes : Catherine - leur fille - âgée de 13 ans et Jeanne Paré - la nièce d'Ambroise - âgée de 19 ans. En janvier 1574, Ambroise se remarie avec Jacqueline Rousselet à Saint-Séverin.
II. Le théoricien
Il met par écrit ses théories avec des planches anatomiques. Sa devise est alors : Labor improbus omnia vincit, id est un travail acharné vient à bout de tout.
Il publie en 1545, La méthode de traicter les playes faictes par hacquebutes. Puis un traité d'anatomie, la Briefue collection de l'administration anatomique.
En décembre 1554, le Collège de Saint Côme nome Ambroise Paré, maître en chirurgie. En 1561, il publie la méthode curative des playes et fractures de la teste humaine. Au mois d'avril 1561, c'est au tour de son ouvrage Anatomie universelle du corps humain d'être publié. Il publie les dix livres de la chirurgie en 1564 et les cinq livres de la chirurgie en 1571.
Il publie aussi des ouvrages de médecine proprement dite: Traicté de la peste, de la petite vérole ou variole avec brêve description de la lèpre en 1568.
En avril 1575, les Oeuvres Complètes d'Ambroise Paré sont terminées d'imprimer mais la Faculté fait entendre son opposition à cette parution.
Mais à cette époque, même les savants croient encore au merveilleux. Il publie ainsi de la génération des hommes et des monstres en 1576, puis à la fin de sa vie, il écrit un mémoire sur ses voyages et fait un traité sur la licorne, le Discours...de la mumie, de la licorne, des venins et de la peste.
III. Le chirurgien de rois
A partir du règne d'Henri II, sa réputation est telle que les rois tentent de s'adjoindre le chirurgien. Il est ainsi chirurgien de quatre rois de France.
Il est appelé quelques temps avant la mort d'Henri II, après son accident alors qu'il a été gravement blessé lors d'un tournoi, afin de tenter de guérir sa blessure à la tête. Pour celà, il réalise de nombreux essaies sur des prisonniers de guerre.
Il est aussi chirurgien de François II et doit le soigner à la fin de sa vie: ce dernier meurt d'une otite. Aujourd'hui, il semblerait plutôt qu'il soit mort de la tuberculose.
En janvier 1562, Ambroise Paré est nommé premier chirurgien de Charles IX ; c'est aussi le début de la première guerre religieuse à laquelle Ambroise participe en qualité de chirurgien au côté de l'armée royale.
Il devient valet de chambre d'Henri III: il semblerait qu'Ambroise Paré devienne protestant (selon Brantôme et Sully qui écrivent au XVIIème siècle) et qu'Henri III lui assure sa protection. Pourtant, il continue à faire baptiser ses enfants. Il est également protégé par la mère du Duc de Guise.
Il meurt très âgé en 1590 alors que Paris est aux mains de la Ligue. Seules trois filles lui survivront sur ses neuf enfants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire