25 novembre 2006

Antoine Furetière ( 1619 - 1688 )


Ecrivain français, ecclésiastique et grammairien.

I. Sa formation

Né dans une famille de la petite bourgeoisie parisienne, Antoine Furetière effectue d’excellentes études au cours desquelles il acquiert une très bonne connaissance de l’Antiquité, assimilant même les premiers rudiments de quelques langues orientales. Il se destine de prime abord à une carrière dans le droit. Il est reçu au barreau de Paris en 1645 et s'achète une charge de procureur fiscal auprès de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, ce qui le conduit rapidement à vouloir entrer dans les ordres. En 1662, il est nommé abbé de Chalivoy, dans le diocèse de Bourges et prieur de Pruines et cumule de nombreux bénéfices. Il fréquente les cercles d'écrivains comme les amis de La Fontaine, les frères Boileau ou Maucroix. Il s'intéresse donc à la littérature et publie des romans, des fables et des poésies, ce qui lui vaut l'attention de l'Académie française, dont il est élu membre en 1662. Dès 1649 il commence à écrire des pièces comiques et publie l'Enéide travestie - une parodie -, puis l'Histoire des derniers troubles arrivés au royaume d'éloquence et le Voyage de Mercure (1659). A l'Académie, il s'oppose à un groupe autour de Jean Chapelin, qui est chargé de répartir l'argent entre les différents membres.

II. Les oeuvres

C'est un auteur burelesque, dans la veine de Scarron. Il s'en prend aux financiers, aux hommes de guerre, aux athées, ... En 1666, il publie le Roman Bourgeois. Il s'agit d'un roman réaliste, d'une satire de la société des précieuses, notamment du monde des avocats et des procureurs du quartier Maubert à Paris. On y relève par exemple un passage célèbre où il présente un Tarif ou Évaluation des partis sortables pour faire facilement les mariages constitué de deux colonnes, la première réservée aux divers montants possibles de la dot d’une jeune fille, et la seconde correspondant au type de mari auquel elle peut prétendre en fonction de ladite dot. Il énumère également les défauts, travers et tics de cette société et leur reproche particulièrement leur naïveté, la pédanterie dont ils font preuve. Le roman est écrit dans le style d'une discussion.

III. Le dictionnaire

Il est impliqué dans la rédaction du dictionnaire de l'Académie française, mais il est irrité de la médiocrité de ses collègues. Il décide donc de publier son propre dictionnaire. Il s'intéresse tout particulièrement au vocabulaire des métiers, de la marine, ... Ses définitions sont courtes et précises. Il utilise l'ordre alphabétique pour classer son dictionnaire, alors que l'Académie décide de classer le sien en faisant des groupes de mots.
Mais l'Académie l'accuse de plagia et entame un procès contre Antoine Furtière au cours duquel se dernier meurt. Il est exclu de l'Académie en janvier 1685 mais le roi n'autorise son remplacement qu'après sa mort. Le Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois, tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts parait de façon pasthume en 1690, alors que celui de l'Académie paraît quelques années plus tard en 1694. Les deux volumes initiaux de la première édition d'Antoine Furetière paraissent à Amsterdam, préfacés par Pierre Bayle. Le dictionnaire de Furetière est une véritable mine de renseignements en ce qui concerne le vocabulaire de l'Ancien Régime pour les historiens. Il est aussi très utile pour l’étude des mœurs, des coutumes et de la vie privée au XVIIème siècle.

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