17 novembre 2006

Théodore Agrippa d'Aubigné ( 1552 - 1630 )


Acteur des guerres de religion, fidèle à la cause protestante, grand écrivain et grand historien.

I. Humaniste et homme de guerre

Issue d'une noblesse fréquente, sa mère Catherine de l'Estang est morte en couche et son père Jean d'Aubigné, juge à Pons en Saintonge, se remarie. Il reçoit une éducation soignée: à 6 ans, il sait lire le grec, le latin et l'hébreu, à 7 ans, il aurait traduit Crypton de Platon, à 10 ans, il est placé à Paris chez Mathieu Berroal, le neveu de Vatable; il le suit à Orléans où son père meurt durant le siège. Agrippa d'Aubigné part pour Genève où il apprend l'astrologie et les sciences occultes. A 16 ans, il s'engage dans les guerres de religion. C'est un homme de guerre qui n'a jamais eu de poste important.Il est grièvement blessé à deux reprise en 1572 et 1577. Il tombe amoureux de Diane de Salviati, la nièce de Cassandre de Ronsard, qu'il décrit dans le Printemps.
Compagnon d'Henri de Navarre, il est présent à son mariage à Paris mais quitte la ville dès le 21 août. Il rejoint tout de même son maître à la cour alors que celui-ci est retenu prisonnier en se rapprochant des Guise. Il contribue à l'évasion d'Henri de Navarre et reprend la guerre avec lui. Durant la huitième guerre de religion, il aide à la prise d'Orléans et participe à la bataille de Coutras. Il reçoit alors le gouvernement de Maillezais où il est chargé de surveiller le cardinal de Bourbon.
Après les combats, Henri IV le nommeMaréchal de camp et vice-amiral de Guyenne mais Agrippa d'Aubigné se retire parceque son maître s'est converti au catholicisme. Durant l'enfance de Louis XIII, il soutient le Duc de Rohan et lui cède Maillezais. Il participe à nouveau aux guerres de religion puis s'exile à Genève où il se remarie. Il continue à écrire, notamment contre son fils qui est tenté de se convertir (sa petite-fille est Madame de Maintenon)

II. Les oeuvres poétiques

Il commence à écrire les Tragiques en 1577 et ne les publie qu'en 1616. Mais le recueil est mal compris à l'époque, il faut attendre les romantiques pour qu'il soit reconnu en tant que tel. Il y a trois temps essentiel dans les Tragiques:
  • le temps des hébreux: avec l'invention du monothéisme
  • le temps des apôtres aux martyrs avec la première église et les persécutions
  • le temps des protestants où le peuple est à nouveau persécuté
Son modèle est Luquin qui a écrit Pharsale, un récit poétique des combats de Jules César contre Pompée où il prend la défense du vaincu Pompée.
Son ouvrage est divisé en sept livres: les cinq premiers livres sont consacrés aux souffrances, les deux derniers sont consacrés à la victoire.
Cette ouvrage est mal accepté car Agrippa d'Aubigné n'a fait aucune concession au goût de l'époque. En outre, il utilise Ronsard comme modèle alors que sa poésie n'est plus à la mode. Agrippa d'Aubigné est un des pères du style baroque.
Ces autres oeuvres poétiques sont le Printemps et l'Hiver ainsi que la lettre à Madame (la soeur d'Henri IV, Catherine de Bourbon) où il lui demande de demeurer protestante.

III. Les oeuvres en prose

Les oeuvres en prose d'Agrippa d'Aubigné ont marqué ces contemporains. Ainsi l'histoire universelle publié en 1619, qui retrace l'hsitoire des années 1550 à 1602 et se veut impartial. Il découpe le livre en trois parties elles-même divisé en cinq sous-parties. Chacune des sous-parties commence par une guerre civile et ainsi jusqu'à la paix. Sous couvert de neutralité, il soutient pourtant les protestants. Pour lui tout se résume à un complot immense de la papauté avec les jésuites.
Il écrit aussi des pamphlets dont les confessions catholiques du Sieur de Sancy; Nicolas Harlay travaille à la commission des finances du roi et se convertit pour faire plaisir à Henri IV, il créé alors une caisse de conversion pour les nouveaux convertis qui perdent tout leurs appuis. Agrippa d'Aubigné le ridiculise et dénonce la tyrannie d'Henri IV de façon indirecte.
Sa dernière oeuvre est la plus lue à l'époque. L'Aventure du baron de Faeneste est un dialogue entre l'être et le paraître où il dénonce l'hypocrisie de la cour.
Il rédige également un traité politique, le devoir mutuel du roi et de ses sujets où il prône une monarchie tempérée.
Il meurt en 1630 à Genève lors de son exil.

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